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Attention à cette vidéo qui prétend que les images des premiers pas de l’Homme sur la Lune sont fausses selon Google et la NASA

Attention à cette vidéo qui prétend que les images des premiers pas de l'Homme sur la Lune sont fausses selon Google et la NASA - Featured image

Author(s): Chloé RABS / AFP France

Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong faisait les premiers pas de l’Homme sur la Lune, suivis à la télévision par un demi-milliard de Terriens. 54 ans plus tard, la rumeur selon laquelle l’événement n’a jamais eu lieu circule encore, malgré les multiples preuves. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses publications diffusent ainsi par exemple une vidéo expliquant qu’une intelligence artificielle (IA) développée par Google aurait détecté les images de l’alunissage comme étant “fausses” – lors d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine. Toujours selon cette vidéo, cela aurait poussé la NASA à avouer que la vraie vidéo a été perdue et qu’ils avaient dû en reproduire une fausse. Mais attention, Google n’est pas à l’origine de cette démonstration et, comme expliqué par de nombreux spécialistes, les logiciels de détection d’images générées par IA sont pour l’heure relativement peu fiables, surtout pour des photos anciennes. Enfin, la NASA n’a jamais avoué avoir produit de “fausses vidéos” du premier alunissage.

Vladimir Poutine a eu une démo [démonstration, NDLR] de Google, d’une IA qui peut déterminer en live [direct, NDLR] si une vidéo est fake [fausse, NDLR] ou pas. Poutine demande à tester l’atterrissage sur la Lune. Et là, Google, en live, dit que la vidéo est fake. Panique des ingénieurs de Google“, affirme l’homme d’affaires franco-libanais Oussama Ammar dans une vidéo très partagée sur X (ex-Twitter) et sur TikTok (1, 2).

Capture d’écran d’une publication sur Tiktok, réalisée le 13/12/2023.

Oussama Ammar – roi déchu de la French Tech comme le présentent nos confrères du Parisien (lien archivé ici) – est l’un des créateurs du médiatique incubateur de startups The Family. Désormais en froid avec ses associés, ces derniers l’accusent d’avoir volé aux investisseurs de The Family pas moins de 4,5 millions d’euros entre mai 2018 et octobre 2020. Une affaire dans laquelle il a été condamné aux Îles Caïmans début décembre (lien archivé ici).

Oussama Ammar inonde aujourd’hui les réseaux sociaux de vidéos.

La vidéo que nous examinons est un extrait de l’émission diffusée sur YouTube Sans Permission d’Oussama Ammar et de Yomi Denzel – un YouTubeur et entrepreneur suisse -, publiée le 7 décembre 2023, et intitulée “33 millions, complotisme, tuto investissement“.

On peut entendre les propos tenus par Oussama Ammar dans la partie “Les théories du complot” à partir de 45:25.

Pour accompagner son propos, il diffuse un extrait d’une vidéo de Vladimir Poutine en compagnie, selon lui, d’employés de Google.

Une vidéo qui a elle aussi été largement relayée sur les réseaux sociaux (3, 4, 5) quelques jours plus tôt avec pour légende :

Poutine commente le verdict de l’IA de Google : les photos des Américains sur la lune sont truquées. ‘Le réseau neuronal de Google considère presque tous les objets sur la photo comme faux’, explique Nikolaî Gerasimhen, spécialiste en IA de la Sberbank.

Cette vidéo est également très partagée en anglais (6, 7) avec des affirmations légèrement différentes, présentant les membres de la vidéo comme des “Russes” – plutôt que des salariés de Google – se basant “sur une intelligence artificielle développée par Google“.

Dans cette vidéo, un homme – présenté dans les publications comme Nikolai Gerasimenko, spécialiste de l’IA au sein de l’entreprise russe Sberbank – explique : “L’intelligence artificielle estime que presque tout sur la photo est faux. Alors qu’elle ne soulève pas d’interrogations particulières pour cette photo prise par un robot lunaire chinois.

Elle considère que cette image est fausse ?“, interroge le président russe Vladimir Poutine.

Oui, regardez, c’est rouge. C’est l’intelligence artificielle de Google qui pense cela donc il n’y a pas de biais. C’est surprenant, mais c’est ce que l’outil pense. Le réseau neuronal a analysé beaucoup de données, dont les contrastes entre le clair et l’obscur, etc. Ensuite, il estime que la photo est synthétique [artificielle, NDLR]”, répond un homme qui se tient à gauche du président russe. “Très intéressant”, déclare alors Vladimir Poutine.

D’où vient cette vidéo ?

On retrouve cette vidéo sur plusieurs médias russe comme sur le site RT allemand (lien archivé ici) ou sur le compte Telegram (lien archivé ici) de l’agence publique de presse russe Ria Novosti, postée le 24 novembre 2023 avec en légende : “‘Intéressant’ Réaction de Poutine à l’information selon laquelle le réseau de neurones doute de la fiabilité des photos de la mission américaine sur la Lune.

Un “réseau de neurones artificiels” est, dans le domaine de l’intelligence artificielle, “un réseau de neurones artificiels est un ensemble organisé de neurones interconnectés permettant la résolution de problèmes complexes tels que la vision par ordinateur ou le traitement du langage naturel“, comme expliqué sur le site de la Commission informatique et libertés (CNIL) (archive).

Capture d’écran prise sur Telegram, réalisée le 13/12/2023.

Sur d’autres vidéos postées le même jour sur le compte Telegram (lien archivé ici), on peut dinstinguer l’inscription “Voyager dans le monde de l’intelligence artificielle“, “Путешествие в мир искусственного интеллекта” en russe, en arrière plan.

Le 24 novembre dernier, un forum sur l’IA (lien archivé ici) était en effet organisé à Moscou. Des journalistes de l’AFP étaient sur place pour couvrir l’événement (lien archivé ici).

Lors de ce forum, Vladimir Poutine a dénoncé “la domination monopolistique” des Occidentaux sur ces nouvelles technologies, des outils qui, selon lui, “effacent la culture russe“.

Certains moteurs de recherche occidentaux, pour ainsi dire, ainsi que certains modèles génératifs, fonctionnent souvent de manière très sélective et partiale, et ne prennent pas en compte, voire parfois ignorent et effacent tout simplement la culture russe“, a-t-il déclaré.

La domination monopolistique de ces développements étrangers en Russie est inacceptable, dangereuse et inadmissible.

Ces derniers mois, le président russe a appelé son gouvernement, les grandes entreprises nationales et la communauté scientifique russe à unir leurs efforts pour développer des programmes nationaux pouvant concurrencer les outils d’intelligence artificielle occidentaux tels que le robot conversationnel américain ChatGPT.

Mais le lancement de l’offensive de son armée en Ukraine en février 2022 puis la mobilisation de centaines de milliers de réservistes à l’automne suivant a poussé des milliers d’employés très qualifiés des secteurs des hautes technologies et de l’informatique à partir à l’étranger, délaissant le marché national.

Face aux changements “radicaux” entraînés par l’arrivée de l’IA dans l’économie, le chef de l’Etat russe a ainsi exhorté lors de ce forum les entreprises russes à “rester à l’avant-garde” des avancées technologiques, malgré le retard déjà accumulé.

Un plan gouvernemental pour “une stratégie nationale pour le développement de l’IA” sera bientôt présenté, a-t-il également annoncé.

En avril dernier, Sberbank, un des leaders russes des nouvelles technologies, avait lancé son propre robot conversationnel, rejoignant la course mondiale à ces outils créés à partir de l’IA.

C’est d’ailleurs le PDG de Sberbank, German Gref, qu’on peut voir aux côtés de Vladimir Poutine dans la vidéo que nous examinons.

Le président russe Vladimir Poutine, accompagné du PDG de la Sberbank, German Gref, visitant une exposition en marge d’une conférence sur l’intelligence artificielle à Moscou, le 24 novembre 2023. – POOL

Les outils d’IA pas toujours fiables

C’est ainsi sur le stand de la Sberbank que se trouve Vladimir Poutine dans la vidéo partagée dans les publications et non face à des salariés de Google comme le prétend Oussama Ammar dans son émission.

Sur ce site d’information russe qui a également relaté l’événement (lien archivé ici), il est ainsi écrit que “Vladimir Poutine a été informé sur le stand de Sberbank de leur expérimentation à partir du réseau neuronal de l’entreprise américaine Google, dans le cadre d’une conférence sur l’intelligence artificielle“.

Interrogé par l’AFP le 15 décembre 2023 sur le sujet, Google a affirmé : “Nous ne savons rien de cette affirmation ou de cette vidéo, il ne s’agissait pas d’une démonstration de Google“, précisant également que l’entreprise n’a pas de salariés en Russie.

Dans tous les cas, il faut se montrer très prudent face aux résultats de ces outils d’intelligence artificielle qui sont loin d’être infaillibles, comme le rappellent plusieurs spécialistes du sujet à l’AFP.

Il faut faire très attention avec les outils de vérification qui utilisent l’intelligence artificielle“, souligne Victor Baissait, spécialiste des images générées par IA (lien archivé ici), à l’AFP le 13 décembre 2023.

Il y a souvent des erreurs. Des outils de vérification peuvent affirmer qu’une image est de l’intelligence artificielle alors que ce n’est pas le cas. Il faut bien avoir en tête que ces outils ne sont que des indicateurs et il ne faut pas du tout avoir une confiance aveugle en eux“, continue-t-il.

La prudence doit être d’autant plus importante lorsque ces outils de détection d’images falsifiées sont utilisés sur des images datant de l’époque de l’argentique, comme c’est le cas pour les photos de l’alunissage qui ont été utilisées dans le “test” de la vidéo.

Il serait nécessaire d’examiner en détail la conception de l’outil. Si celui-ci repose sur une méthode d’apprentissage basée sur des images numériques plutôt que sur des photos anciennes à l’époque de l’argentique, la pertinence des résultats pourrait être remise en question. L’outil pourrait ne pas être adapté à ce type d’images“, pointe ainsi Tina Nikoukhah (lien archivé ici), docteure en traitement d’images au sein du laboratoire de mathématiques de l’ENS Paris-Saclay, le 13 décembre 2023 à l’AFP.

Et s’il s’agit d’une méthode ‘boîte noire’ : souvent, ces méthodes manquent d’explicabilité, ce qui signifie que les raisons derrière la conclusion de l’IA (comme l’indication que l’image est fausse) ne sont pas claires.

Sans information sur le fonctionnement spécifique de cet outil, il est difficile de juger de sa pertinence. La plupart des algorithmes actuels se concentrent sur la détection d’anomalies numériques, ce qui pourrait ne pas s’appliquer directement aux images anciennes“, développe-t-elle.

Dernier point de vigilance qui peut fausser le résultat de ces outils : la résolution et la qualité de l’image utilisée, notamment la compression, appuient les experts.

Bien que certains algorithmes soient conçus pour traiter des images de mauvaise qualité, une faible résolution peut affecter les résultats. Pour évaluer cela, il suffit de soumettre une image qui retourne une réponse correcte, indiquant ‘fausse’ si l’image est effectivement fausse, ou ‘non fausse’ si l’image est authentique. Ensuite, en modifiant la résolution ou la qualité de l’image, on peut retester l’algorithme pour voir s’il génère des résultats différents. Souvent, cette modification conduit à des variations significatives dans les résultats obtenus“, explique Tina Nikoukhah.

De plus, on ne peut pas savoir exactement quelle photo a été utilisée par les ingénieurs de Sber pour effectuer ce test. Si la photo a été volontairement retouchée, ne serait-ce que pour ajouter de la luminosité ou du contraste, “alors l’outil peut détecter des anomalies, même si ce n’est pas vraiment le cas“, affirme Victor Baissait.

Capture d’écran de la vidéo postée par le site RT allemand, réalisée le 14/12/2023.

À  gauche de l’écran, on peut d’ailleurs voir une image qui avait été très partagée en mai 2023, présentée par des internautes comme montrant une explosion près du Pentagone. Cependant, comme l’a expliqué l’AFP ici (en anglais), il s’agissait d’une photo générée par IA.

Enfin, il est inexact de considérer que l’IA “n’a pas de biais” : selon la façon dont une IA est programmée et entraînée, elle peut tout à fait reproduire toutes sortes de biais cognitifs, comme expliqué ici ou .

Face au flot d’images générées par l’intelligence artificielle, l’AFP a compilé ici des indices et conseils pour les reconnaître : comme remonter à la source de l’image ou chercher des incohérences visuelles.

Un communiqué de la NASA ?

Dans la vidéo que nous examinons, après la diffusion de l’extrait avec Vladimir Poutine, Oussama Ammar reprend : “Donc la NASA a fait un communiqué de presse qui est encore pire puisque la NASA dit ‘oui, la vidéo est fausse parce que la vraie vidéo a été perdue, donc on a dû faire une copie de la vidéo avec des caractéristiques de fausses vidéos parce qu’on n’a plus l’originale.'”

Mais la NASA n’a jamais publié de communiqué de presse affirmant que les photos et les vidéos de l’alunissage étaient fausses, parce qu’elles ne le sont pas et que les missions d’alunissage ont bien eu lieu“, a indiqué l’agence spatiale américaine auprès de l’AFP le 13 décembre 2023.

Le 20 juillet 1969, à 20b7 GMT, la mission Apollo 11 a atterrit sur la Lune. Un peu plus de six heures plus tard, à 02H56 GMT – en pleine nuit en Europe, un lundi matin à 03H56 à l’époque en France – le commandant Neil Armstrong posait le premier pied, le gauche, sur la Lune, et prononçait la célèbre phrase : “C’est un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité.

Des centaines de millions de personnes dans le monde ont regardé la mission Apollo 11 en direct à la télévision“, pointe la NASA, rappelant également que “de nombreux éléments de preuve attestent que la NASA a fait atterrir 12 astronautes sur la Lune entre 1969 et 1972“.

Vous pouvez d’ailleurs retrouver ici (lien archivé ici) une compilation des dépêches de l’AFP datant de 1969, racontant cette journée historique.

Nous avons collecté 842 livres de roches lunaires qui ont été étudiées par des scientifiques du monde entier pendant des décennies“, relate également la NASA.

En 2011, le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a d’ailleurs pris des images des sites d’alunissage (lien archivé ici). On peut également retrouver sur le site de la NASA les vidéos des premiers pas de l’Homme sur la Lune (lien archivé ici).

Photo du 20 juillet 1969, prise par Neil Armstrong et obtenue par la NASA, montrant l’astronaute d’Apollo 11 Edwin “Buzz” Aldrin.
L’astronaute Edwin E. Aldrin Jr, pilote du module lunaire de la première mission d’alunissage, à côté du drapeau américain déployé lors de l’activité extravéhiculaire (EVA) d’Apollo 11 le 20 juillet 1969. – HANDOUT/NASA/AFP

Pour le spécialiste de l’IA Victor Baissait, “la fausse mort de Paul McCartney en 1966, les rumeurs autour de l’assassinat John F. Kennedy et la remise en cause des premiers pas de l’Homme sur la Lune sont les trois théories du complot les plus actives du XXème siècle“.

À  l’époque de ce premier alunissage en 1969, les États-Unis étaient en pleine course spatiale contre l’Union soviétique. Pourtant, leur principal concurrent n’a jamais remis en doute la véracité de l’événement.

L’URSS n’a, elle-même, jamais dit que c’était faux. Et s’ils étaient en mesure de la faire, ils ne s’en seraient pas privés“, soutient ainsi Victor Baissait.

Un argument également souligné par la NASA : “Notre adversaire de la guerre froide, l’Union soviétique, qui tentait de devancer la NASA sur la Lune, a suivi la mission Apollo 11 et a envoyé aux États-Unis une lettre de félicitations après le premier alunissage humain. Les Soviétiques n’auraient pas fait cela si nous n’avions pas atterri sur la Lune“, pointe l’agence auprès de l’AFP.

En 2006 toutefois, la NASA avait révélé ne plus savoir où se trouvaient les films originaux de la première mission sur la Lune sur lesquelles on peut entendre la célèbre phrase de l’astronaute Neil Armstrong : “C’est un petit pas pour l’homme, et un pas de géant pour l’humanité“, comme on peut le lire dans cette dépêche de l’AFP de l’époque (lien archivé ici).

La NASA cherche les films originaux de la marche dans l’espace de la mission Apollo 11 le 21 juillet 1969“, avait indiqué Ed Campion, un porte-parole du centre spatial Goddard de la NASA.

Les bandes originales sur lesquelles se trouvent les données de la mission Apollo 11 ont été enregistrées depuis trois stations sur Terre : Goldstone en Californie, Honeysuckle Creek et l’observatoire Parkes en Australie.

Elles avaient ensuite été envoyées au centre spatial Goddard qui les avait transférées aux Archives Nationales fin 1969. Plus tard, la NASA a demandé à les récupérer et c’est là que leur trace s’est perdue.

Le Parisien, BFMTV, ou encore Ouest-France (liens archivés 1, 2, 3) racontent la suite de l’histoire. Un ex-stagiaire de la NASA, Gary George, aurait en réalité récupéré les bandes magnétiques à la fin des années 1970, alors que l’agence avait décidé de faire le ménage dans ses placards.

La NASA et Gary George sont entrés en contact fin 2008, mais aucun accord n’a été trouvé entre les deux parties.

En juillet 2019, ces enregistrements ont été mis aux enchères par la maison Sotheby’s (lien archivé ici) pour marquer les 50 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune.

Capture d’écran du site de la maison Sotheby’s, réalisée le 14/12/2023.

Mais selon Dick Nafzger, l’ingénieur en charge de la diffusion télévisée d’Apollo 11 en 1969 et chargé en 2006 de retrouver les enregistrements, qui s’est exprimé dans Libération (lien archivé ici), il ne s’agissait pas “des originaux en format SSTV [Slow-Scan TeleVisionn NDLR], ce sont des enregistrements commerciaux, en format NTSC“, National Television System Committee, le format qui a été diffusé en direct au monde entier. Les premiers étant, selon lui, définitivement perdus.

Les vidéos évoquées plus-haut, disponibles sur le site de la NASA, sont donc des versions restaurées et numérisées des copies diffusées par les chaînes de télévision à l’époque.

Dick Nafzger a d’ailleurs souligné que toutes les images reçues par les stations au sol ont été converties (dans un autre format) et envoyées vers Houston où elles ont été sauvegardées. Pour lui, il ne manque donc aucune minute d’enregistrement.

La course spatiale relancée

En juillet 2022, la Russie a annoncé son intention de se retirer de la Station spatiale internationale (ISS), où se trouvent en permanence ses cosmonautes et dans laquelle elle joue un rôle clé.

La création d’une nouvelle station orbitale russe a dès lors été annoncée comme principale priorité par l’agence spatiale Roscosmos.

En 2027, le premier segment devrait être mis en orbite“, a annoncé le président russe Vladimir Poutine (lien archivé ici), qui a demandé que “tout soit fait en temps voulu“.

Le secteur spatial russe, qui fait historiquement la fierté du pays, souffre depuis des années de problèmes de financement, de scandales de corruption et de revers.

La Russie n’a ainsi pas réussi en août à poser sur la Lune sa sonde Luna-25, signant l’échec de sa première mission vers le satellite naturel de la Terre depuis 1976.

Pour redonner de l’attractivité au secteur, Vladimir Poutine a également demandé aux responsables du secteur de s’occuper du problème des salaires trop bas dans l’industrie spatiale russe et de s’efforcer d’attirer les spécialistes étrangers et d’impliquer davantage les entreprises privées.

Photo de l’astronaute de la NASA Frank Rubio de l’équipage de la Station spatiale internationale (ISS) aidé par des spécialistes après son atterrissage dans la capsule Soyouz MS-23, le 27 septembre 2023.

De leur côté, les États-Unis retenteront de poser le 25 janvier 2024 un engin sur la Lune (lien archivé ici), plus de 50 ans après la dernière mission Apollo, a déclaré John Thornton, le PDG de l’entreprise américaine Astrobotic, qui pourrait devenir la première compagnie privée à réussir cet exploit.

L’alunisseur, nommé Peregrine, n’aura personne à bord. Mais il transportera cinq instruments scientifiques de la Nasa, qui souhaite étudier l’environnement lunaire en préparation de ses missions habitées Artémis.

L’agence a choisi il y a plusieurs années de charger des entreprises américaines de l’envoi d’expériences scientifiques et de technologies sur la Lune – un programme baptisé CLPS.

Avec son programme Artémis, la Nasa souhaite établir une base sur la surface de la Lune.

Au printemps, la start-up japonaise ispace avait déjà tenté de devenir la première société privée à atterrir sur la Lune, mais la mission s’était soldée par un crash. Israël avait également subi un échec en 2019.

Pour rappel, seuls quatre pays ont réussi à atterrir sur la Lune : États-Unis, Russie, Chine et, tout récemment, l’Inde.

De nombreuses autres fausses informations en lien avec les premiers pas de l’Homme sur la Lune ont été vérifiées par l’AFP, à retrouver sur le site AFP Factuel.

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Ce fact-check a été également publié par https://factuel.afp.com/doc.afp.com.347R9VP.