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Mpox : création en laboratoire, effet secondaire du vaccin Covid, traitement, confinement… des théories infondées circulent en ligne

Mpox : création en laboratoire, effet secondaire du vaccin Covid, traitement, confinement… des théories infondées circulent en ligne - Featured image

Author(s): Grégoire Ryckmans avec AFP Factuel

Depuis l’alerte déclenchée par l’OMS concernant l’épidémie de Mpox, de nombreuses théories sont partagées sur les réseaux sociaux. Certaines assurent que la Mpox a été créée en laboratoire. D’autres, qu’elle ne serait “qu’un zona”, un “effet secondaire du vaccin Covid”, qu’elle ne concernerait que les hommes homosexuels, qu’elle pourrait se traiter avec une molécule non commercialisée en Europe ou encore que l’OMS a demandé aux pays d’organiser des confinements. Ces publications, parfois homophobes et sur fond de conspirationnisme, sont fausses. La Mpox n’a pas été créée par des scientifiques. Elle n’a aucun rapport avec le zona ni avec la vaccination anti-Covid. Aucune molécule n’a, en août 2024, fait ses preuves pour la traiter et l’OMS n’a “ordonné” aucun confinement.

  • Cet article a été publié le 23 août 2024 et se base sur les connaissances disponibles à ce stade.

Depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché son plus haut niveau d’alerte au niveau mondial concernant une nouvelle variante de la maladie virale Mpox (appelée auparavant “variole du singe”), des théories sont relayées massivement en ligne.

Sur X, des utilisateurs ont partagé une vidéo qui prouverait que la Mpox a été créée artificiellement dans les laboratoires américains. “La variole du singe est encore un virus créé dans les labos US ! C’est la mafia de Big Pharma qui crée des virus pour fourguer ensuite leurs vaccins. Si vous ne dites pas stop, ils continueront !”, peut-on lire dans l’une des publications. Des contenus qui ont touché plus de 600.000 utilisateurs.

“Ce qu’on nous vend comme la variole du singe est dans la plupart des cas ce qu’on appelle le zona ; l’un des effets secondaires les plus fréquents du vaccin Covid”, affirment d’autres internautes, comme dans cette publication très virale du 15 août sur X qui a été partagée plus de 4000 fois. Son auteur ajoute que le virus Mpox est “commercialisé pour cacher les effets secondaires”.

D’autres, notamment sur Facebook, assurent, comme ici, dans cette publication du 17 août commentée plus de 3000 fois, que “La variole du singe et plus généralement les infections à pox-virus se traitent avec un médicament ayant eu les meilleurs résultats lors d’essais cliniques au Japon : le TRANILAST”, ajoutant : “Il ne sera jamais commercialisé chez nous, car il ne coûte rien”, joignant une vidéo du Pr Didier Raoult vantant ce traitement.

© Capture d’écran Facebook le 21 août 2024

Des internautes assurent aussi que la maladie ne peut s’attraper qu’en ayant des rapports sexuels entre hommes.

Enfin, certains extrapolent les conséquences de l’épidémie actuelle, assurant que l’OMS a ordonné aux gouvernements “des mégaconfinements“.

Qu’est-ce que la Mpox ?

La Mpox, anciennement appelée variole du singe ou “monkeypox disease” en anglais, est une maladie infectieuse transmissible liée à un virus, de la famille des poxvirus. Son nom a été changé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en novembre 2022, la terminologie “variole du singe” donnant lieu à des stigmatisations racistes et homophobes, principalement en Afrique.

Présentation des clades ou sous-clades 1a, 1b et 2 de la Mpox.
Présentation des clades ou sous-clades 1a, 1b et 2 de la Mpox. © AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA, Sabrina BLANCHARD

La maladie se caractérise par des lésions cutanées, comme des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires.

Identifiée depuis un demi-siècle, la maladie est longtemps restée circonscrite à une dizaine de pays africains. Mais, en 2022, elle a commencé à s’étendre dans le reste du monde, notamment des pays développés où le virus n’avait jamais circulé.

Interrogé par l’AFP le 20 août, le Pr Antoine Gessain, spécialiste de la Mpox à l’Institut Pasteur, où il dirige l’unité d’épidémiologie et physiopathologie des virus oncogènes, explique que “le premier virus, appelé clade 1, a été décrit dans les années 70 chez un enfant du Zaïre [NDLR, actuelle République démocratique du Congo], et est présent en Afrique centrale et quelques années plus tard, on a décrit en Afrique de l’Ouest un variant, appelé clade 2”.

En 2017 au Nigeria est apparue “une épidémie surtout parmi des hommes jeunes, puis il y a eu diffusion vers les pays occidentaux et en 2022 cela est devenu une épidémie mondiale, une véritable pandémie, dans les communautés gays à partenaires multiples. Le virus a alors muté et est devenu le 2b”.

Grâce à d’importants efforts de santé publique, cette pandémie de 2022 a été maîtrisée, faisant environ 200 morts sur 100.000 cas dans le monde, “surtout chez de patients VIH infectés”.

En République démocratique du Congo (RDC), depuis deux à trois ans, les cas de clade 1 chez des enfants ont augmenté. Mais aujourd’hui, c’est une épidémie d’un autre variant qui inquiète les autorités de santé. A l’Est du pays, l’épidémie touche “une population hétérosexuelle à partenaires multiples de personnes travaillant dans les mines et de jeunes adultes et travailleurs du sexe. Et là, il s’agit d’un virus légèrement différent du 1, le 1b”, selon le Pr Gessain.

Graphiques sur les symptômes et les données disponibles sur la variole du singe.
Graphiques sur les symptômes et les données disponibles sur la variole du singe. © AFP / John SAEKI

“C’est ce virus muté qui se diffuse actuellement dans les pays limitrophes de l’Est de la RDC, comme le Burundi”, ajoute le spécialiste.

C’est cette recrudescence de la Mpox en RDC, portée par le clade 1b qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, qui a incité l’OMS à décréter le 14 août 2024 une urgence de santé publique de portée internationale, l’alerte sanitaire du niveau le plus élevé.

L’OMS avait déjà pris une telle décision en 2022 lorsqu’une épidémie de Mpox, portée alors par le clade 2b, s’était étendue à travers le monde. L’alerte avait été levée en mai 2023.

La Mpox n’a pas été créée en laboratoire

Sur les réseaux sociaux, l’alerte déclenchée par l’OMS a fait émerger de nombreuses théories infondées. L’une des plus virales est celle qui prétend que le virus a été créé en laboratoire par des scientifiques.

Pour soutenir leur théorie, des internautes repartagent un extrait vidéo publié le 15 août, vu près de 600.000 fois sur X. Cet extrait d’une émission du magazine scientifique français Science & Vie confirmerait que des scientifiques auraient réactivé la variole en laboratoire, “dans le but de nous buter”, commente l’internaute à l’origine de la diffusion de la vidéo.

© Capture d’écran X du 23 août 2024

 

La vidéo ainsi que la théorie qui l’accompagne ont circulé via d’autres comptes X, mais aussi sur InstagramFacebook ou TikTok.

En réalité, comme l’expliquent nos confrères des Observateurs de France 24, cette vidéo n’a pas de rapport avec l’épidémie actuelle de Mpox.

La vidéo originale a été publiée le 25 juillet 2019 sur la chaîne YouTube du magazine Science & Vie. Cette séquence traite bien de la recréation en laboratoire d’un virus “cousin très proche de la variole”, comme on peut l’entendre à 0’20”. Cependant, il s’agit dans ce cas du virus qui infecte le cheval et non pas de la Mpox qui touche le singe.

En 2017, des chercheurs canadiens ont effectivement réussi à synthétiser en laboratoire un virus “très proche de celui de la variole” (NDLR : éradiquée officiellement depuis 1980) à partir de fragments de son ADN : le virus disparu de la variole équine. Une tâche qui ne leur a pris que six mois à l’époque, pour un coût de seulement 100.000 dollars, révèle la revue scientifique Science.

Contrairement à ce qu’affirment les publications ci-dessus, la Mpox n’a pas été créée en laboratoire.

Le virus Mpox est initialement présent chez l’animal, notamment chez les rongeurs, indique le site de l’Institut Pasteur. Cette zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’humain, a d’abord été identifiée en 1958 chez des singes en captivité au Danemark. Comme les primates présentaient des lésions cutanées qui évoquaient la variole humaine, la maladie avait pris alors le nom de variole du singe. La forme actuelle, appelée Mpox donc, se présente comme une forme atténuée de la variole humaine, avec des symptômes moins graves et une létalité plus faible.

La recréation en laboratoire de la variole équine en 2017 a cependant fait débat parmi la communauté scientifique.

Si les chercheurs canadiens à l’origine de la découverte ont déclaré que leur expérience pouvait permettre de faire avancer les travaux pour la production de vaccins plus efficaces ou de traitements contre le cancer, d’autres scientifiques ont souligné les dangers que pouvait représenter cette recherche. Notamment des risques de détournement à des fins illégitimes comme le terrorisme ou de potentielles conséquences inacceptables pour la santé.

La Mpox n’est pas un effet secondaire du vaccin Covid

Sur Facebook notamment, en français, mais également en espagnol, circule une autre théorie assurant que la Mpox ne serait “qu’un zona”, une maladie due à la réactivation du virus de la varicelle et causée par un des neuf virus de l’herpès, et que ce zona serait “un effet secondaire courant des vaccins Covid”.

Ces publications relaient une vidéo d’une interview d’un médecin allemand, Wolfgang Wodarg, qui a diffusé de fausses informations sur les vaccins contre le Covid-19 et vérifiées par l’AFP.

© Capture d’écran de Facebook le 21 août 2024

La vidéo d’origine provient d’une interview de 45 minutes avec Wolfgang Wodarg, réalisée le 28 juin 2022, dans laquelle il associe la variole du singe aux effets secondaires du vaccin Covid-19, selon la description de la chaîne de télévision AUF1.

Wolfgang Wodarg affirme dans la vidéo que les symptômes décrits pour la Mpox sont les mêmes que ceux du zona et que l’industrie pharmaceutique ne chercherait qu’à effrayer les gens. Toujours selon lui, les effets secondaires du coronavirus sont utilisés pour inventer de nouvelles entreprises.

La Mpox n’est pas un “simple zona” qui serait un effet secondaire des vaccins Covid

Pourtant, la Mpox n’a premièrement rien à voir avec le zona, explique à l’AFP Antoine Gessain : “c’est un virus d’origine zoonotique, et l’animal réservoir est probablement un rongeur, en particulier un écureuil, qui vit dans les forêts d’Afrique de l’ouest et centrale”.

Les virus du zona appartiennent à des groupes différents et sont donc impossibles à confondre d’un point de vue morphologique, déclarait Giliane Trindade, chercheuse au Département de microbiologie de l’Institut de l’Université fédérale du Minas Gerais, en juin 2022 à l’AFP.

“Si vous deviez les visualiser dans un microscope à haute résolution, ils contiennent des particules virales, ils ont des formes absolument différentes. Il est impossible de les confondre. Et, d’un point de vue génétique, ils sont également très différents”, a expliqué Giliane Trindade.

Adriana Morales, médecin infectiologue et membre de la Société péruvienne des maladies infectieuses et tropicales, a déclaré à l’AFP que “le virus Mpox provoque de la fièvre, des lésions communes sur le visage, la paume des mains, la plante des pieds et les organes génitaux. Il peut également y avoir des pustules et des croûtes, ainsi qu’une croissance des ganglions lymphatiques”.

Ces symptômes diffèrent de ceux de la varicelle-zona, qui se manifeste par “des lésions plus petites, ressemblant à des papules, des cloques, qui suivent un dermatome, c’est-à-dire qu’elles ont une distribution linéaire qui peut être sur la poitrine, sur le visage, et qui aussi génère une douleur intense dans la zone qui est très caractéristique “.

La Mpox n’a aucun lien avec les vaccins contre le Covid-19

Par ailleurs, le lien de causalité que fait le Dr Wodarg entre le zona et le vaccin Covid n’est, jusqu’à preuve du contraire, pas établi. Comme le rappelle ce document de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), d’août 2023, “l’autorité européenne n’a pas identifié de lien entre la survenue de cet événement [NDLR, le zona] et le vaccin”.

Cet article du Journal international de médecine conclut aussi que si des études ont retrouvé un risque accru de réactivation du zona après vaccination Covid, d’autres travaux n’ont pas constaté la même augmentation du risque (archive).

D’autre part, aucun lien n’a été établi entre le vaccin Covid et la Mpox, apparu bien avant la crise sanitaire liée au coronavirus.

L’AFP Factuel a déjà vérifié en 2022 de fausses informations affirmant que la Mpox serait un effet secondaire des vaccins contre le Covid-19. “Il n’y a aucune raison de dire que l’épidémie de variole du singe est liée au vaccin”, expliquait à l’AFP David Heymann, professeur d’épidémiologie des maladies infectieuses à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, en juin 2022.

De son côté, l’infectiologue Román Zucchi, du centre médical Sagrado Corazón de la ville de Buenos Aires, a également déclaré à l’AFP en juin 2022 que les plateformes vaccinales actuelles contre le Covid n’ont pas la capacité de “générer” des virus, et encore moins un type de virus qui ne partage pas la même nature que le SARS-CoV-2, qui appartient à la famille des coronaviridae.

En 2022, l’AFP Factuel avait aussi démystifié d’autres fausses informations concernant le vaccin AstraZeneca, dont des internautes assuraient qu’il était responsable de l’épidémie de Mpox du fait qu’il contenait de l’adénovirus de chimpanzé. C’est faux, notamment parce que si le virus responsable de la Mpox a d’abord été identifié chez des macaques, il n’est pas particulier à cette espèce.

La Mpox ne concerne pas que les hommes ayant des relations homosexuelles

Certains internautes, sur fond d’homophobie le plus souvent, assurent de leur côté que la Mpox ne concerne que les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, notamment sur X.

© Capture d’écran de X le 21 août 2024

C’est faux, comme l’ont confirmé à l’AFP plusieurs experts.

“Aucune maladie infectieuse au monde ne se transmet différemment en fonction de l’orientation sexuelle. C’est le contact intime, de peau à peau, qui peut permettre la transmission de Mpox, et non l’orientation sexuelle de chacun”, a indiqué à l’AFP le 19 août le Pr de médecine spécialiste des maladies infectieuses Richard Martinello, de l’Université de Yale.

Un autre médecin interrogé par l’AFP, le virologue uruguayen Santiago Mirazo, explique ainsi que pour la clade 1b, qui sévit en ce moment en RDC et dans des pays limitrophes, “15 %% des personnes infectées sont des enfants et 30% des travailleurs sexuels”.

Le Pr Gessain rappelle que les premiers cas de Mpox humains ont été découverts sur un enfant, au Zaïre, l’actuelle RDC. “Dans sa forme classique, c’est donc un virus qui part d’un animal et qu’un enfant ou un chasseur va attraper au contact de cet animal”.

“C’est donc une transmission interespèces qui survient dans la majorité des cas dans des régions isolées, souvent reculées, en zones forestières, parfois des zones de conflits avec un niveau de prise en charge médicale très faible. Ensuite, par contact cutané, l’enfant ou l’adulte vont transmettre le virus à un cercle familial proche, en particulier par les vésicules provoquées par la maladie et qui contiennent du virus infectieux”, ajoute-t-il.

Un enfant atteint de la variole du singe reçoit un traitement au centre de l’ONG médicale internationale Médecins sans frontières (MSF), à Zomea Kaka, dans la région de la Lobaya, en République centrafricaine, le 18 octobre 2018.
Un enfant atteint de la variole du singe reçoit un traitement au centre de l’ONG médicale internationale Médecins sans frontières (MSF), à Zomea Kaka, dans la région de la Lobaya, en République centrafricaine, le 18 octobre 2018. © AFP

La transmission, rappelle-t-il, “se fait à partir des liquides infectés dans les vésicules en cas de contact cutané. En cas de contact sexuel c’est aussi par les lésions cutanées que se fait la transmission, éventuellement par les muqueuses, mais a priori pas par d’autres voies [NDLR, comme le sperme].”

Une mère qui soigne son enfant malade da la Mpox peut donc être infectée, comme un homme ou une femme ayant une relation sexuelle avec une personne malade.

En cas de relation intime, ce n’est pas l’orientation sexuelle qui augmente le risque, mais le fait d’avoir plusieurs partenaires : l’épidémie de 2017 au Nigeria a principalement contaminé des personnes homosexuelles qui avaient des partenaires multiples, mais actuellement les personnes les plus touchées sont des hétérosexuels à partenaires multiples.

Le Tranilast n’a pas démontré son efficacité scientifique comme “traitement efficace” contre la Mpox à ce stade

Parmi les autres théories qui circulent concernant la Mpox, nombreux sont les internautes, notamment sur Facebook, qui assurent qu’un traitement efficace existe contre la Mpox, mais qu’il n’est pas commercialisé, au profit du vaccin.

Florian Philippot, président du mouvement d’extrême droite français “Les patriotes”, auteur de nombreuses déclarations fausses ou trompeuses sur le Covid notamment, l’évoque aussi dans une vidéo Youtube visionnée 158.000 fois, une semaine après sa diffusion.

Florian Philippot, comme d’autres, évoque une vidéo du Pr Didier Raoult. Cette vidéo n’est pas récente, on la trouve sur la chaîne YouTube de l’IHU de Marseille, en date de juin 2022.

On y voit le Pr Raoult affirmer, après des réflexions sur le Covid et la varicelle chez l’enfant, que concernant les infections à la Mpox, la molécule “la plus efficace c’est un médicament japonais qui s’appelle le Tranilast. […] Il ne sera jamais commercialisé ici, car il ne coûte rien”.

Cette affirmation est pourtant trompeuse : les différents experts interrogés par l’AFP attestent que le Tranilast mis sur le marché au Japon pour soigner l’asthme n’a pas été testé chez l’Homme contre la Mpox, seulement chez la souris.

À propos d’un autre traitement homologué contre la Mpox, le Pr Gessain souligne qu'”on ne sait pas encore avec certitude si le Tecovirimat a eu une action positive pour diminuer la gravité de la maladie ni la létalité” et qu'”aucune autre molécule n’a ce jour fait ses preuves au niveau clinique”.

En revanche, souligne-t-il, la “sensibilisation des personnes à risques”, l'”isolement des cas et des cas contacts” et “la vaccination qui protège aussi efficacement contre le virus monkeypox”, sont des éléments efficaces pour endiguer les épidémies.

L’OMS n’a pas demandé aux pays de prévoir des confinements

D’autres publications à tendance conspirationniste, comparant l’épidémie de Mpox actuelle à la crise sanitaire de Covid, évoquent une “plandémie”, orchestrée par “Big Pharma”, nom qu’ils donnent à l’industrie pharmaceutique, et assurent que l’OMS a demandé aux gouvernements de se préparer à “des mégaconfinements”.

C’est le cas sur X, mais aussi sur Youtube.

© AFP / Capture d’écran de X le 21 août

 

Jointe par l’AFP, l’OMS a contesté le 17 août 2024 avoir le pouvoir d’ordonner aux gouvernements de préparer ces “méga-confinements”, “ni aucun type de confinement d’ailleurs”. “En tant qu’organisation scientifique et technique, l’OMS fournit des conseils aux 194 Etats membres. Chaque pays est souverain en matière de décisions et d’actions concernant la santé de leurs populations”.

Cette alerte de l’OMS a manifestement suscité de l’inquiétude dans une partie de la population et réveillé chez certains le souvenir douloureux de la pandémie de Covid-19. Cela a aussi engendré une nouvelle épidémie de désinformation sur les réseaux sociaux, alimentée notamment par des personnalités antivaccins ou des conspirationnistes.

Pour autant, rassurent les experts, la diffusion de la maladie dans d’autres régions ne sera pas forcément synonyme de mortalité : dans de nombreux pays, notamment occidentaux, où la Mpox a circulé, la mortalité s’est avérée très faible : quelque 0,2%.

“La dangerosité chez les individus dépend fortement […] de la qualité des soins standards dans la région de vie”, souligne auprès de l’AFP le virologue Antoine Gessain, spécialiste de la maladie, mais aussi de la vulnérabilité des populations, des enfants dénutris et des adultes atteints du VIH étant ainsi bien plus à risque que des adultes en bonne santé.