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L’euro numérique annonce-t-il la fin du cash et des transactions intraçables ?

L’euro numérique annonce-t-il la fin du cash et des transactions intraçables ? - Featured image

Author(s): Romane Bonnemé et Grégoire Ryckmans avec Laurent Vangenderhuysen

La Banque Centrale Européenne (BCE) a l’intention de lancer une phase de test de l’euro numérique à l’automne 2023. Alors que les contours précis, notamment législatifs, encadrant cette nouvelle monnaie digitale doivent encore être définis, de nombreuses publications sur les réseaux sociaux évoquent plusieurs dangers.

Dans certaines d’entre elles devenues virales, des internautes expliquent que l’euro digital permettrait aux États de contrôler la population à un niveau jamais atteint. D’autres y voient la disparition de l’argent en “cash” et la mise en place d’un système permettant d’avoir un regard sur chaque transaction ou de limiter les dépenses. Dans certains cas, des internautes déclarent même que cet euro numérique s’imposerait aux citoyens et pourra avoir une date de validité limitée. La BCE assure cependant que la protection des données personnelles est au cœur de ses préoccupations mais aussi qu’il n’est pas question de limiter l’usage de cette nouvelle monnaie dans le temps.

C’est une vidéo postée le 15 mars dernier sur le site d’information russe, Ridus. On y voit la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, en conversation téléphonique avec Volodymyr Zelensky, hors champ. Le sous-titre de la vidéo indique que madame Lagarde “explique tranquillement que l’euro numérique couplé à l’identité numérique n’est qu’un moyen de contrôle”.

Cette vidéo est devenue virale notamment de l’autre côté de l’Oural : plus de 200.000 vues pour cette version publiée par un compte francophone sur TikTokidem pour une autre version partagée par un Twitto hispanophone.

Sauf qu’il s’agit en réalité d’un canular. Un duo d’humoristes russes, Vovan et Lexus, s’est fait passer pour le président ukrainien pour “piéger” la Présidente de la BCE sur le développement de l’euro numérique. Un sujet qui suscite de nombreuses critiques et inquiétudes d’internautes comme de personnalités publiques (ici ou ) depuis le lancement de la phase d’investigation en juillet 2021.

Perte de l’anonymat des transactions ? Monnaie programmable et traçable ? Fin du cash ? Ces critiques ou inquiétudes sur l’euro numérique sont-elles viables ?

Pour vous rendre directement à la question qui vous intéresse, cliquez sur l’un des titres ci-dessous.

L’euro numérique est-il une sorte de cryptomonnaie ?

Avant d’en venir à l’analyse de ces affirmations, il convient d’abord de définir cet euro numérique. Et notamment en quoi il se distingue d’autres monnaies. L’euro numérique sera une monnaie “digitale”. ll s’agirait d’une monnaie numérique de banque centrale, qui serait équivalente aux espèces, mais sous forme électronique.

Comme l’explique Alexandre Sokic, professeur de finance et d’économie à ESCE International Business School à Paris dans cet article, il pourrait y avoir deux façons concrètes d’utiliser ce futur euro numérique :

  1. La première option serait sous forme d’ouverture de comptes, directement ou indirectement, auprès de la BCE. Ainsi, tout un chacun pourrait détenir une créance numérique sur l’institut d’émission.
  2. La deuxième possibilité serait de pouvoir détenir ces “e-euros” et de pouvoir les stocker localement sur des cartes ou des applications mobiles que nous pourrions charger, là encore directement ou indirectement, auprès de la banque centrale.

Cette dernière possibilité fait penser à la façon dont fonctionnent les cryptomonnaies, comme le Bitcoin. Entièrement dématérialisées, ces cryptomonnaies sont des devises qui s’échangent sans l’intermédiaire d’une banque ou d’un organisme extérieur. Le cœur du fonctionnement de ces monnaies virtuelles se base sur une technologie appelée “blockchain” (chaîne de blocs, en français). C’est un système décentralisé permettant de répertorier et d’assurer la sécurité des transactions en mettant à contribution tous les acteurs du réseau, c’est-à-dire des ordinateurs particuliers.

Plus globalement, ce type de technologie est basé sur un registre simultanément enregistré et synchronisé sur un réseau d’ordinateurs. Ce registre évolue à mesure que s’additionnent de nouvelles informations préalablement validées par l’entièreté du réseau. Une fois intégrées dans ce registre, ces informations ne peuvent jamais être modifiées ou supprimées.

On appelle ce processus DLT, pour “Distributed ledger technology” soit un “registre partagé” ou “technologie des grands livres distribués”. La blockchain en est la forme la plus connue.

Le projet de la BCE est-il de se baser sur cette technologie de la blockchain qui permet une décentralisation des données et la protection de celles-ci par des algorithmes complexes ou par une autre “DLT” ?

En janvier 2023, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, déclarait au quotidien économique allemand Handelsblatt que la question de la technologie utilisée pour l’euro numérique n’avait pas encore été tranchée : “Nous n’avons pas encore décidé (si l’euro numérique va ou non reposer sur la blockchain), car la technologie doit suivre la fonctionnalité. En outre, il n’est pas certain qu’une solution décentralisée comme la blockchain puisse faire face aux volumes qui pourraient être générés. Quoi qu’il en soit, notre infrastructure n’aura aucun rapport avec le bitcoin, qui n’est pas de l’argent et repose sur une technologie très inefficace et dévoreuse d’énormes quantités d’énergie.”

Comme indiqué également dans la rubrique FAQ dédié à l’euro numérique du site officiel de la BCE : “L’Eurosystème teste plusieurs approches et technologies permettant de fournir un euro numérique, y compris des solutions centralisées et décentralisées, comme la DLT. Aucune décision n’a cependant été prise à ce stade”.

L’euro numérique : une monnaie digitale mais garantie par les États et la BCE

L’euro numérique ne sera donc pas une nouvelle “cryptomonnaie”.

En effet, si la technologie qui sera choisie par la BCE pourrait ressembler à celle utilisée actuellement pour les cryptomonnaies actuelles, la différence majeure résidera dans le fait que contrairement aux “cryptos” qui sont des monnaies privées et sans aucune garantie, l’euro numérique sera une monnaie publique et aura donc une valeur qui sera garantie par les États et le BCE.

L’euro numérique contient-il des informations relatives à la vie privée

Revenons maintenant aux inquiétudes suscitées par l’euro numérique, à commencer par celle de la perte d’anonymat.

Parmi les défenseurs de cette thèse figure Florian Philippot, homme politique français anciennement encarté au Front National. Le 8 mai 2023, il a publié sur sa chaîne Youtube, une vidéo, visionnée plus de 100.000 fois, intitulée : “Euro numérique : le coup de tonnerre !”. Le fondateur du mouvement Les Patriotes décrit une Europe à l’ère de l’euro numérique au sein de laquelle “la banque centrale connaît la destination de chacun de vos euros” et “peut décider vers quoi vous utilisez vos euros”. Il n’y a “plus aucun anonymat, il y a un contrôle total”, ajoute-t-il.

L’inquiétude qui concerne le respect de la vie privée soulevée par monsieur Philippot est partagée par de nombreux internautes, notamment sur Twitter (ici ou ). Mais pas seulement.

Le respect de la vie privée arrive en tête des caractéristiques attendues d’un euro numérique (43% des contributeurs) à l’issue d’une consultation publique lancée par la BCE du 12 octobre 2020 au 12 janvier 2021. Il est suivi de la sécurité avec 18% des réponses.

Soucieuse de la nécessité du respect de la vie privée, la BCE s’est engagée à “ne voir ni stocker les données personnelles des utilisateurs”.

“Les banques centrales n’auront pas accès aux données personnelles (elles ne pourront pas voir les avoirs, l’historique des transactions ou les habitudes de paiement), mais les intermédiaires, pour se conformer aux exigences réglementaires, auront accès aux données personnelles et aux données relatives aux transactions”, indique ainsi Evelien Witlox, nommée responsable du projet de l’euro numérique à la BCE depuis le 1er janvier 2022, lors d’un séminaire avec la société civile en janvier dernier.

“Il faudra trouver un compromis entre la protection de la vie privée et certains objectifs publics importants tels que la lutte contre le blanchiment d’argent, la lutte contre le financement du terrorisme ou même l’évasion fiscale”, avait-elle ajouté.

Parce que la lutte contre ces formes de criminalité s’inscrit dans les missions de la BCE, un anonymat complet n’est donc pas prévu avec l’euro numérique.

Des pratiques existantes dans la collecte de données

Mais rien de nouveau ici car cela existe déjà notamment au travers des données récoltées par les banques privées. C’est aussi le lot de toutes les monnaies numériques, dont fera partie ce nouvel euro. Pour le professeur en droit bancaire et financier international à l’IEP de Paris, Hubert de Vauplane, “les monnaies numériques ne sont pas anonymes. C’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’abolir tout lien juridique, technique ou autre entre le détenteur de la monnaie et l’émetteur de celle-ci.”

Celui qui est aussi expert auprès de la Commission européenne et de la Banque Centrale Européenne précise qu'”‘il suffit’ de faire le lien entre l’instrument et la personne pour connaître l’identité de celle-ci, ce qui sera nécessairement le cas à un moment ou l’autre de la transaction en monnaie numérique — du seul besoin d’appliquer la réglementation relative à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.”

Au-delà de la lutte contre ces formes de criminalité, la collecte d’informations privées par les acteurs bancaires existe déjà. Tristan Dissaux, chercheur postdoctorant au Centre Européen de Recherche en Microfinance (CERMi) avance qu'”il ne faut pas être naïf, on a tout un tas d’acteurs privés qui collectent déjà des données personnelles de paiement et qui seraient libres de le faire dans le futur sans euro numérique”.

Loin de promettre un anonymat parfait, l’euro numérique pourrait justement permettre de mieux contrôler la collecte de ces données. C’est ce qu’imagine le chercheur qui rappelle que “l’Europe a été très pionnière et motrice avec le RGPD [Règlement général sur la protection des données]. L’euro numérique serait l’occasion d’avoir un mouvement semblable dans le champ des paiements”.

En tout état de cause, la BCE, maintient que cette monnaie, hors ligne, “pourrait offrir un degré de confidentialité proche de celui des autres monnaies numériques”, notamment pour les faibles montants.

L’euro numérique permet-il un plus grand contrôle ?

C’est justement sur la question des montants qu’une deuxième inquiétude apparaît. Selon certains internautes, avec l’introduction de l’euro, “Vous ne serez libre que si vous faites un paiement de moins de 300 euros. Pour le reste, le gouvernement aura le contrôle et surveillera tout ce que vous faites”.

Pour Tristan Dissaux, la thèse avancée par certains internautes d’un plafond de 300 euros est peu vraisemblable pour l’euro numérique, même s’il rappelle que la possibilité de plafonner des paiements existe déjà.

Ainsi en Belgique, les demandeurs d’asile reçoivent une carte de banque seulement utilisable pour des paiements par Bancontact dont le montant s’élève à 8,50€/ semaine à partir de 12 ans et de 5,10€/ semaine pour les moins de 12 ans. Par ailleurs, des limitations existent aussi concernant les paiements en liquide. En effet, les paiements en cash sont déjà plafonnés à 3000 euros en Belgique, même si comme le précise le SPF Economie “des exceptions subsistent”.

De la même manière en France, jusqu’en 2019, la carte délivrée aux demandeurs d’asile n’était utilisable que “pour les dépenses quotidiennes : nourriture, logement, habillement, etc.”, indique le site français démarchesadministratives.fr qui ajoute que “lors de sa création en mars 2016, seuls 5 retraits par mois d’un montant limité étaient autorisés avec des frais bancaires débités à chaque opération”.

Ce plafonnement a donc déjà été mis en place par le passé. Quant au contrôle appliqué aux transactions qui dépassent 300 euros, à ce stade, aucune information ne permet de l’affirmer.

En revanche, l’hypothèse de limiter des transactions dépassant 3000 euros n’est pas exclue pour éviter les risques de liquidités, “pour éviter que tout le monde décide de vider ses comptes bancaires pour les transformer en monnaie numérique”, note ainsi le chercheur qui précise, au conditionnel, que ce ne serait pas “lié à une volonté de contrôle ou de traçage”.

L’euro numérique est-il programmable ?

Plus globalement, cet argument de restriction des sommes rendues disponibles par l’euro numérique s’inscrit dans une critique plus large : celle du caractère prétendu programmable de la nouvelle monnaie.

Guy de la Fortelle, fondateur du blog économique “L’investisseur sans costume”, soutenait le 4 mai dernier que l’euro numérique “sera conditionnel” et pourrait permettre “d’adapter les taxes” ou “niveler les impôts” en fonction du profil des utilisateurs. Des déclarations faites sur Radio Courtoisie, une antenne associative qualifiée de “très à droite”, selon Libération, et “au carrefour de toutes les droites, en particulier des plus radicales”, selon Le Monde.

Il imagine ce qu’aurait été notre quotidien si l’euro numérique avait été en place au moment de la crise sanitaire : “Ils vous auraient interdit de prendre votre billet de train ou de régler votre consommation à une terrasse de café si vous n’aviez pas votre pass [vaccinal] à jour”.

Dans le même registre, une Instagrameuse a publié une vidéo le 1er mai dernier dans laquelle elle indique que “l’euro numérique est entièrement contrôlé par l’État et ça lui permettra d’avoir une traçabilité parfaite pour chacune de nos transactions”.

Que répond la BCE à ces allégations d’un euro numérique “programmable” ?

“Je vous remercie pour la considération que vous donnez à nos capacités, mais vous les surestimez tant la programmation des paiements de citoyens individuels est complexe”, a répondu ironiquement Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE à un député néerlandais au Parlement européen le 25 avril 2023.

Plus sérieusement, la responsable du projet de l’euro numérique à la BCE, Evelin Witlox, a plusieurs fois répété que “l’euro numérique ne sera pas une monnaie programmable”.

Décider de programmer ou pas l’euro numérique est un donc un choix politique. Et la ligne de la BCE est claire sur ce point.

Ainsi par exemple, le gouvernement canadien avait autorisé les institutions bancaires à geler les comptes de personnes ayant participé à des blocages illégaux – dans le cadre d’un mouvement appelé Le Convoi de la Liberté – contre l’état d’urgence sanitaire en 2020.

Sollicitée par Faky afin de préciser les contours de ce futur euro numérique, la BCE n’a pas répondu à notre demande d’interview et nous a renvoyé à la documentation existante sur son site Internet (123).

L’euro numérique signifie-t-il la fin du cash ?

Une dernière inquiétude soulevée par certains internautes ou personnalités publiques, comme le rappeur Booba, serait que l’euro numérique signe la fin des pièces et des billets.

Sur Instagram une vidéo publiée le 9 mai dernier, va plus loin : “L’euro numérique annonce la fin du cash et il annonce également la fin de vos libertés”.

Pourtant, le cash est loin d’être enterré. Selon la BCE, l’euro numérique viendrait “compléter et non remplacer l’argent liquide”. Selon la Banque Nationale de Belgique (BNB), “les espèces demeurent le moyen de paiement le plus utilisé dans les points de vente en Europe (59% des transactions).” Par ailleurs, le gouvernement fédéral a signé en avril 2023 un accord avec Febbelfin afin d’assurer l’accessibilité des distributeurs automatiques de billets à la population.

Evelin Witlox de la BCE se veut rassurante : “Nous sommes très attachés à l’argent liquide et que nous le mettons constamment à jour avec de nouvelles fonctions de sécurité. Nous prévoyons donc que l’argent liquide sera toujours présent et qu’il le sera aussi à l’avenir.”

Malgré tout, et depuis le confinement, la tendance est à la baisse, notamment en Belgique. Aujourd’hui, 45% des consommateurs en moyenne règlent toujours leurs achats dans les points de vente en espèces dans notre pays, toujours selon la BNB. C’était 57% en 2019.

Dans ce contexte, Tristan Dissaux voit dans l’euro numérique “l’occasion de renouveler l’attention qu’on porte au cash”, et plus généralement à la monnaie publique. “L’objectif de la BCE avec le développement de l’euro numérique est bien de sauvegarder le rôle de la monnaie publique face à l’émergence des monnaies privées”.

L’euro numérique est-il une monnaie plus inclusive ?

Le développement de l’euro numérique est effectivement motivé par une réaction à deux forces, a priori “contraires” selon la BCE : d’un côté un mouvement global de numérisation de la monnaie et des paiements, et de l’autre le souhait d’unifier et d’autonomiser le système de paiement en Europe.

Toujours selon la BCE : “L’euro numérique pourrait être essentiel pour surmonter cette contradiction. Il permettrait aux citoyens de la zone euro de profiter des avantages de la monnaie numérique tout en protégeant l’uniformité de la monnaie. Il serait le point d’ancrage et le pilier de l’espace de paiement européen unique.”

Autre argument prôné par la BCE en faveur de l’euro numérique : son caractère inclusif.

Fabio Panetta, dans un discours adressé aux membres de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen fait reposer cette inclusivité sur les épaules des législateurs européens à qui “il appartient de décider si l’euro numérique sera un moyen de paiement inclusif et véritablement européen, largement utilisable et accessible dans l’ensemble de la zone euro, gratuit pour une utilisation de base et offrant les niveaux les plus élevés de protection de la vie privée”.

Mais cette promesse de paiements plus inclusifs et moins coûteux pour les catégories les plus défavrisées pourrait ne pas se réaliser. C’est l’avis de Tristan Dissaux. Selon lui, elle se heurte à l’inadaptabilité du réseau de déploiement de l’euro numérique. “Les banques commerciales sont envisagées par la Banque centrale européenne comme les principaux intermédiaires de cet euro numérique à venir”, souligne ainsi le chercheur. Or avec la tendance à la fermeture des distributeurs de billets, poursuit-il, “les besoins et les attentes des populations et en particulier des populations les plus vulnérables, semblent de moins en moins prises en compte par les banques commerciales”.

Ainsi l’une des manières d’utiliser l’euro numérique serait via un smartphone avec une connexion internet. Or, certaines personnes qui ne disposent ni de l’un ni de l’autre, voire des deux, se retrouveraient donc exclues.

D’où la nécessité pour le chercheur de développer des guichets, pas seulement installés dans des banques mais aussi des bureaux de postes ou d’autres lieux publics, pour pouvoir accueillir et conseiller les futurs utilisateurs de l’euro numérique.

Des orientations claires mais encore pas mal de questions à trancher

Pas encore né, l’euro numérique est déjà enterré par certains internautes ou personnalités publiques qui y voient un moyen de contrôle, de traçabilité voire de restriction des libertés.

Des arguments réfutés par la Banque Centrale Européenne qui assure que la protection des données personnelles est au cœur de ses préoccupations. Elle garantit également que cette nouvelle monnaie ne sera pas programmable même si c’est possible techniquement. Cela a déjà été fait par le passé, en l’absence de l’euro numérique.

Autres réfractaires à l’euro numérique : les banques commerciales. Elles ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de l’euro numérique qui pourrait être une alternative aux cartes bancaires qu’elles émettent, une des sources de leurs revenus. Elles auront encore quelques années pour s’adapter.

La mise en circulation de l’euro numérique, toujours à l’étude, n’est prévue que vers 2025 voire 2027. La décision de la BCE sur l’avenir du projet, devrait être prise à l’automne prochain. Des décisions sur la technologie utilisée ou les moyens de protéger la vie privée des citoyens restent encore à prendre, en concertation avec les États membre de l’euro zone et en consultation avec la société civile.