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Fact Check: Cash ou carte: vos 50€ valent-ils toujours 50€ ?

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Author(s): RTL Lëtzebuerg

 

Une publication largement partagée sur les réseaux sociaux affirme que 50 euros ne vaudraient pas toujours 50 euros selon le mode de paiement.

Dans cette annonce, l’auteur affirme qu’il y a une différence entre le fait de payer 50€ en espèces ou avec une carte. Il affirme que si un billet de 50€ est utilisé à plusieurs reprises, il ne perd pas de valeur. En revanche, si vous payez les 50€ par carte, des frais vous seront régulièrement facturés.

L’auteur affirme ensuite qu’après un certain nombre de transactions, il ne restera plus rien des 50€.

RTL © Capture d’écran

Cette affirmation est-elle vraie ou fasse ? Éléments de réponse.

D’ABORD, IL FAUT SE PROCURER DU CASH

Si vous donnez un billet de banque à une autre personne, vous n’avez rien à payer. Si vous retirez de l’argent liquide à un distributeur automatique géré par la banque auprès de laquelle vous avez un compte, aucun frais ne vous sera facturé. Votre carte de débit est une exception car vous avez dû la payer lors de son émission. En outre, vous devez payer des frais annuels à votre banque. Si vous utilisez un distributeur automatique de billets géré par une banque auprès de laquelle vous n’avez pas de compte, vous devrez normalement payer des frais de transaction.

CASH OU CARTE, QUELS FRAIS POUR LE CLIENT ?

Si vous payez en espèces dans un restaurant ou un magasin, aucun frais ne vous sera facturé. Il en est de même si, en tant que client, vous payez par carte. Aucun frais n’est facturé au client.

PAYER EN CASH, DES FRAIS POUR LE COMMERÇANT

Une étude de la Banque fédérale allemande a révélé qu’un paiement en espèces entraîne également des frais pour les vendeurs. Il ne s’agit pas de frais directs, mais de dépenses indirectes qui, selon la Banque fédérale allemande, s’élèvent à 0,24€ par paiement en espèces.

Cette somme est une estimation basée sur différents critères. Par exemple, le coût de l’obtention de la monnaie, la manutention, le transport, la sécurité et l’assurance. Pour le vendeur, l’argent liquide est associé à du temps, des frais de personnel et des frais bancaires, s’il veut utiliser un coffre-fort de nuit, par exemple.

Le vendeur court également le risque de perdre de l’argent dans une transaction en espèces, de faire une erreur de calcul ou de recevoir de la fausse monnaie, ce qui constituerait une perte évidente.

La perte la plus importante, cependant, se produit sur le long terme. L’inflation modifie la valeur d’un billet de 50€. Bien qu’il soit toujours marqué “50€” sur le billet, vous pourrez moins acheter avec ce billet au fil du temps.

En ce qui concerne les paiements par carte, les banques s’efforcent constamment de raccourcir les délais de traitement d’une transaction. Une transaction de “paiement instantané” prend en moyenne 10 secondes et est disponible 24h sur 24.

La première affirmation du post est donc fausse, car le vendeur supporte également des coûts si vous payez en espèces. Si vous payez toujours en espèces, 50€ resteront toujours 50€“. Cette affirmation est donc inexacte.

QUELS COÛTS POUR LE PAIEMENT PAR CARTE ?

Lorsqu’un client paie par carte dans un restaurant ou un magasin, le commerçant doit s’acquitter de divers frais.

Coûts fixes – Le terminal de carte

Il existe de nombreux dispositifs de lecture de cartes bancaires. D’une part, il existe des machines fixes qui sont reliées par câble. D’autre part, il y a les appareils mobiles qui utilisent une carte SIM pour se connecter. En général, plus un appareil offre d’options, plus il coûte cher au vendeur.

Divers opérateurs vendent ou louent des machines à lire les cartes. Les contrats sont généralement conclus avec la banque du vendeur. En ce qui concerne la tarification, une méthode similaire à celle employée par les opérateurs de télécommunication est utilisée. En fonction de l’objectif et des besoins, les banques fournissent aux vendeurs différents appareils et tarifs forfaitaires. La location du terminal, avec ou sans forfait, coûte en moyenne entre 10 et 50 euros par mois. Certains fournisseurs proposent des services supplémentaires en plus du forfait, comme une assistance téléphonique, l’installation ou l’échange d’appareils.

Les coûts variables

Il existe trois coûts différents que le vendeur doit payer par transaction.

1. Les frais facturés entre deux banques

Il s’agit des frais de transaction payés par la banque du vendeur à la banque du client. Depuis 2016, le taux de ces frais est réglementé et plafonné par l’UE.

La commission maximale qui peut être demandée est de 0,20% du prix d’achat pour les cartes de débit et de 0,30% du prix d’achat pour les cartes de crédit. Au Luxembourg, la commission “d’interchange” est toutefois inférieure. Pour une transaction V-Pay, par exemple, la commission est de 0,12% du prix d’achat. Si le client et le vendeur ont la même banque, cette commission est supprimée.

La plupart des pays européens facturent des frais supplémentaires de 0,04 %, appelés T.I.C.O. Il s’agit de l’abréviation de taux interbancaire de carte en opposition. Cette commission ne s’applique toutefois pas aux cartes luxembourgeoises.

Exemple: Lorsqu’un client utilise sa carte V-Pay pour payer un objet d’une valeur de 50€, les frais pour ce transfert sont de 0,12%. Soit 50€ x 0,12%, c’est-à-dire 0,06€. Dans ce cas, les frais s’élèvent donc à 6 centimes.

2. Frais de gestion du réseau

Ces frais sont prélevés auprès des opérateurs de réseau, tels que Sixt, Visa et Mastercard, par exemple. L’opérateur assure la solvabilité du client vis-à-vis du vendeur et garantit la réalisation de la transaction. L’opérateur détermine le montant de ces frais.

Les frais des principaux opérateurs, tels que Visa et Mastercard, se situent entre 1 et 1,3%. Les frais sont légèrement inférieurs avec le Groupement des cartes bancaires (CB), à 0,9%. American Express, qui ne fait pas partie du réseau européen, facture beaucoup plus.

3. La marge de la banque

Le vendeur doit payer cette marge à la banque en échange du service rendu. Cette marge varie selon les banques. Une marge est négociée sur base du nombre et du montant des transactions effectuées au cours d’un mois. Un vendeur qui vend des produits chers peut négocier un meilleur taux. Les activités du vendeur jouent également un rôle dans les négociations. Dans une activité où le risque de fraude est plus élevé, le taux est également plus élevé. Dans tous les cas, le vendeur a plutôt intérêt à négocier avec la banque.

La marge diffère non seulement d’une banque à l’autre, mais aussi entre les cartes. Ainsi, une carte “gold” a un taux différent d’une carte V-Pay. En général, les taux des grandes banques se situent entre 0,4 et 0,8%.

LE COÛT DU SERVICE POUR LES COMMERÇANTS

En échange des frais, le vendeur bénéficie d’un service. Il gagne du temps dans les processus de comptabilité et de déclaration de TVA. Le vendeur a un meilleur contrôle sur ses fonds. Moins de liquidités signifie aussi moins de risques. Pas de déplacement, pas de perte due à une comptabilité erronée, pas de perte d’argent liquide et pas de vol.

LES 50€ ONT-ILS VRAIMENT DISPARU APRÈS 50 PAIEMENTS PAR CARTE ?

Cette affirmation est définitivement fausse.

Les 50€ mentionnés dans ce Fact Check de RTL ne disparaissent pas de l’économie, qu’ils aient été payés par carte ou en espèces. L’argent est simplement distribué différemment. Seule l’inflation peut modifier la valeur d’un billet de banque.

L’exemple initial illustre une vision simplifiée et superficielle d’une question complexe. L’auteur de la publication en ligne néglige des facteurs essentiels, que nous n’avons pas non plus pu examiner en profondeur. Le post ne mentionne pas que le commerçant reçoit des services à la suite des transactions par carte. Il s’agit, par exemple, de la TVA, des assurances et des ventes en ligne. Pour le client, cela n’a aucune importance, car cela ne lui coûte rien dans les deux cas. De nombreux vendeurs acceptent les paiements par carte, même s’ils entraînent des frais. Les services qu’ils obtiennent en retour leur facilitent la tâche.

La grande différence entre le paiement en espèces et le paiement de manière dématérialisée est, d’une part, la facilité et le confort du second et, d’autre part, la liberté infinie du premier.

Quel moyen de paiement les citoyens du Luxembourg préfèrent-ils utiliser et quelles sont les préférences des commerçants ? La réponse dans notre article.

Vous avez des questions ou des suggestions pour d’autres sujets à traiter par la rédaction ? N’hésitez pas à nous les soumettre à l’adresse suivante: [email protected].

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Ce fact-check a été également publié par https://5minutes.rtl.lu/actu/fact-check/a/2029681.html.