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Guide pour l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evras) : les critiques sont-elles fondées ?

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Author(s): Guillaume Woelfle

Sur les réseaux sociaux ou dans des vidéos diffusées via WhatsApp, de nombreuses critiques et craintes liées au guide Evras sont diffusées par des parents ou des associations qui y sont opposées. Ce guide Evras (pour “Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle”) servira de cadre commun aux professionnels et professeurs qui répondent aux questions d’enfants sur ces thématiques dans les écoles de Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ces animations Evras existent depuis plus de 10 ans en Belgique et rien ne changera au contenu de celles qui étaient données par des animateurs de plannings familiaux formés pour cela. Ce guide a simplement pour vocation d’être un point de repère pour les professionnels. Par ailleurs, seules 20% des écoles organisaient ces formations Evras et l’objectif de la Fédération Wallonie-Bruxelles est désormais de les rendre obligatoires partout.

Pourtant, depuis des mois, des associations peu connues jusqu’ici diffusent une opposition à ce guide Evras, ce qui inquiète forcément d’autres parents. Nous avons repris les inquiétudes et reproches diffusés pour tenter de les vérifier avec la dernière version du guide qui fait plus de 300 pages.

Le cadre factuel de l’Evras

Avant d’analyser les critiques et craintes une par une, il est nécessaire de replacer quelques éléments factuels de base sur ces animations d’Education à la vie relationnelle, affective, et sexuelle en milieu scolaire.

  • Ces formations Evras existent depuis 2012 en Belgique.
  • Une animation Evras n’est pas un “cours”. Le guide Evras n’est pas un programme qui doit être vu dans son intégralité par les élèves.
  • L’objectif de ce guide de 300 pages est d’être un point de repère commun pour tous les animateurs et professeurs qui donnent des animations Evras.
  • Les animations Evras ne parlent pas que de sexualité, au contraire. Elles parlent aussi et surtout de “vie relationnelle et affective”, comme l’indiquent les lettres “VRA” de l’acronyme Evras. En parcourant le guide, on peut trouver des thèmes divers comme la gestion des émotions, l’estime de soi, le rôle de la famille, la gestion d’une séparation de ses parents, etc. Et ces thèmes sont adaptés et évoluent en fonction de l’âge des enfants. Pas question donc d’aller parler d’acte sexuel à un âge précoce.
  • Les animations peuvent être données aux élèves de maternelle, primaire et secondaire par des professionnelles de planning familiaux : médecins, psychologues, assistants sociaux, juristes. En plus de leur profession, ils sont formés à l’animation d’élèves et de classe. Le guide Evras ne représente ni leur formation, ni le contenu de l’animation qui est donnée.
  • Chaque animation Evras est précédée d’un travail préparatoire où les questions des élèves sont recueillies, généralement de manière anonyme, pour pouvoir calibrer l’animation sur le bon thème.
  • Les thèmes sont adaptés à l’âge des enfants, à leur maturité. Sur le site d’Evras, plusieurs exemples de thèmes sont donnés en fonction de l’âge :
    • 3-5 ans : les parties du corps, l’intimité, les émotions
    • 6-9 ans : la reproduction, le consentement
    • 10-12 ans : différence entre l’amitié et l’amour, la pudeur
    • 12-14 ans : la puberté, les stéréotypes
    • 15-17 ans : l’identité, l’orientation sexuelle
  • Un thème n’est jamais évoqué sans avoir été d’abord cité ou interrogé par un enfant. Ainsi, les formateurs ne vont pas d’initiative parler de masturbation ou de pornographie à des enfants qui n’y auraient jamais été confrontés ou qui n’ont posé aucune question sur ces thèmes.
  • Jusqu’ici, ces formations n’étaient pas obligatoires et chaque école pouvait d’initiative l’organiser. La Fédération Wallonie-Bruxelles veut rendre ces animations obligatoires sous forme de deux fois deux heures données d’abord en 6e primaire (au début de la puberté) puis en 4e secondaire (avant les premières relations sexuelles). Il n’y a pas d’autres obligations. D’autres animations peuvent être organisées sur base volontaire par les écoles.
  • Le contenu du guide n’est pas figé dans le temps par le vote de ce jeudi 7 septembre 2023 au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (qui ne statue que sur l’obligation des deux séances dans la scolarité des élèves). Le texte du guide pourra continuer à évoluer par la suite.
  • Ces animations n’ont pas pour but de remplacer l’éducation des parents, mais elles viennent la compléter parce qu’il est aussi parfois difficile de parler de ces thèmes avec ses parents, surtout à l’adolescence.

 

  • “Leur projet est d’aller parler à des maternelles dès 5 ans”

Pour expliquer ce qu’est l’Evras, la maman qui se filme dénonçant ces animations indique que “leur projet est d’aller parler à des maternelles, dès la 3e maternelle, dès 5 ans“.

Cette crainte est en grande partie infondée. Il est vrai de dire que l’Evras peut commencer dès l’âge de 5 ans. Il est par contre faux de dire qu’on va leur parler de sexualité à cet âge. Comme l’a indiqué la ministre de l’Education, Caroline Désir, à la RTBF : “Ce n’est pas un cours, c’est une animation extérieure donnée une fois en 6e primaire et en 4e secondaire.

Il n’est donc pas prévu par la Fédération Wallonie-Bruxelles d’aller dans les classes avant la 6e primaire, soit 11-12 ans. Cependant, les écoles peuvent organiser d’initiative des animations Evras, qui auraient la même forme que les animations obligatoires, à d’autres moments de la scolarité qu’aux périodes ci-dessus.

Cependant, quel que soit l’âge, l’animation est adaptée aux enfants, à leurs interrogations, à leur maturité et à leurs questions. Il peut aussi arriver que des enseignants, parfois dès la maternelle, soient interrogés sur des sujets de vie affective ou émotionnelle et ne sachent pas comment s’y prendre pour y répondre. C’est pour cette raison que le guide Evras contient aussi des éléments de réponse et de réflexion à destination des professionnels dès l’âge de 5 ans.

Le guide Evras compte 300 pages, mais il ne s’agit pas d’un programme scolaire entier à faire connaître in extenso par les élèves. Et de fait, en ayant deux fois deux heures d’animation sur toute la scolarité, il est bien évidemment impossible d’aborder tous les thèmes développés dans les 300 pages du guide.

Le guide, dans sa page 11, précise d’ailleurs que “ce Guide pour l’Evras n’est pas destiné à être distribué aux enfants et aux jeunes. Il s’adresse aux acteurs et actrices qui encadrent des activités Evras ou encore aux équipes éducatives. Il leur propose des balises pour les aider à appréhender adéquatement les interrogations de chaque enfant et jeune lors des interventions d’Evras, et permettre à chacun d’eux d’avoir accès aux mêmes informations.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras, page 17

  • “Dès 9 ans, c’est la masturbation, l’orgasme”

Plus loin dans la vidéo diffusée sur WhatsApp, la maman indique que le guide Evras fera en sorte que soit enseigné “dès 9 ans, la masturbation, l’orgasme“.

D’une part, rappelons que le guide n’est pas un programme avec des matières à faire apprendre aux élèves. Autrement dit, ces thèmes ne seront abordés que si des questions sont posées sur ces thèmes.

D’autre part, la masturbation est une thématique s’adressant aux enfants de 12-14 ans et non avant. Si le thème de la masturbation est demandé par les enfants, l’objectif de la discussion sera d'”être à l’écoute de ses besoins et de ses envies sexuelles, et comprendre que la masturbation est une pratique normale, qu’importe le genre“.

Le guide explique ainsi que cet âge-là “est une période de découvertes et d’essais et peut se centrer majoritairement autour du plaisir génital. On constate une volonté émergente de premières activités sexuelles auto-érotiques et/ou de premières rencontres. (Les enfants) vont montrer un intérêt pour l’érotisme et envers de premières expériences sexuelles mais aussi pour la masturbation.

La confusion vient du fait que le mot “masturbation” est écrit aussi dans la catégorie 9-11 ans dans la thématique “communication et sexualité”, dont l’objectif est de “parler de sexualité de manière adéquate et pouvoir communiquer différents ressentis liés à la sexualité, aux premières relations amoureuses et/ou sexuelles“. Autrement dit, si la masturbation est évoquée par les élèves à 9-11 ans, le guide aide les professionnels à répondre aux enfants à parler de sexualité, dont la masturbation, de manière adéquate. Et non pas de mettre ce thème d’emblée sur le tapis.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras page 205

  • “Les influences positives et négatives de la pornographie à 9 ans”

Dans une émission de télévision tenue sur une chaîne francophone privée ce mercredi 6 septembre, le fondateur d’une association qui mène l’opposition face à l’Évras dénonce la présence de la pornographie dès 9 ans. Il dit : “On lit, page 137, les influences positives et négatives de la pornographie à 9 ans. Il faudra qu’on m’explique ce que sont les influences positives de la pornographie.

S’il faut encore le préciser, le guide n’est pas un programme et la pornographie ne sera pas évoquée par un animateur si les enfants n’en parlent pas. D’après les professionnels, c’est à 9 ans que les enfants ont leur premier contact avec une image pornographique, ce qui explique que ce cas soit prévu par le guide Evras.

À la page 137 de ce guide, c’est la thématique “influences de la société” qui est développée envers un public des 9-11 ans. L’objectif ici est de “prendre conscience de l’influence des pairs” qui “peut être bonne ou mauvaise“. Ainsi, il est évoqué l'”influence positive et négative de la pression des pairs, des médias, des pornographies, de la culture, de la religion, des mythes et des croyances, des lois et du statut socio-économique sur les décisions et les comportements sexuels“.

De fait, parmi ces différentes sources d’influences, il est difficile de nier que certaines peuvent être bonnes et d’autres mauvaises. La pornographie n’est qu’un des exemples d’influence qui existe et le guide Evras ne dit pas s’il faut la classer parmi une source positive ou négative d’influence, comme le sous-entend l’opposant à ce guide.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras, page 137

Dans la tranche d’âge 9-11 ans, il est aussi évoqué l’objectif de savoir “définir ce qu’est la pornographie“, autrement dit, “pouvoir expliquer ce qu’est la pornographie et comprendre les clichés qui y sont véhiculés“. Le guide précise que “cet apprentissage semble particulièrement se situer entre la tranche d’âge 9-11 et 12-14 ans. Il sera donc tout à fait adéquat de l’aborder plutôt vers 12-14 ans si cela semble plus propice à l’animateur ou l’animatrice.” Toujours donc, si le sujet est mis sur la table par un des élèves.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras page 209

Dans les tranches d’âge suivantes, l’Evras propose des clés aux professionnels qui interviendront dans les classes pour aider les élèves à “porter un regard critique sur les normes physiques” véhiculées notamment par la pornographie, de décrypter l’influence de la pornographie sur les décisions, relations et comportements liés à la sexualité.

Les thèmes sur la pornographie sont plus nombreux dans la tranche d’âge entre 12 et 14 ans. Ce thème a pour but de “comprendre les usages de la pornographie, ses avantages et inconvénients, déconstruire les clichés sur la sexualité“. Les élèves sont incités à différencier la vie réelle et la pornographie en expliquant les impacts que la pornographie peut avoir sur la sexualité. En aucun cas, ils ne sont incités à en regarder mais l’idée est de répondre aux questions pour ceux qui ont déjà été confrontés à ce genre d’images.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras, page 210

  • On va dire à des enfants : “alors, petit garçon, tu te sens peut-être un petit peu fille, mais ne t’inquiète pas, c’est normal, peut-être que tu vas te transformer en fille“.”

La dame qui s’exprime dans la vidéo fait référence ici à la page 160 du guide Evras intitulée “sexe biologique et identités de genre”, à destination d’un public qui aurait entre 5 et 8 ans. L’objectif est de “prendre conscience que l’identité de genre peut être identique ou différente, se rapprocher, s’éloigner, correspondre, ne pas correspondre, différer, osciller, … de celle assignée à la naissance.

Bref, de comprendre la différence entre les identités de genre et le sexe biologique. La différence entre ce qui est indiqué dans la fiche du guide Evras et l’interprétation de cette dame est importante.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras page 160

Par ailleurs, si la fiche thématique de la page 160 s’intéresse aux différences entre identités de genre et sexe biologique, la page suivante s’intitule “consolider son identité de genre” et s’adresse également aux enfants de 5 à 8 ans.

Pourquoi parler des identités de genre à cet âge-là ? Le guide Evras indique qu’il y a, à 5-6 ans, “une consolidation du genre, c’est-à-dire que l’identité de genre de l’enfant tend à se confirmer mais elle peut continuer à varier tout au long de sa vie. Il y a une prise de conscience croissante des attentes liées au genre et/ou aux stéréotypes. Par exemple, certains jouets ne seraient pas attribués au genre féminin ou masculin. Le fait que l’enfant intériorise qu’il se sent d’un certain genre ou d’un autre va préparer le terrain pour ses interactions sociales. Cette prise de conscience va de pair avec une appropriation de son expression de genre et vers 4-6 ans, cette dernière peut être exacerbée pour ensuite se stabiliser avec l’âge. Dès 7 ans, l’expression du genre est généralement moins forte car les enfants ont l’impression que leur genre est bien reconnu par leur entourage. D’ailleurs, certains enfants commencent à exprimer leur transidentité plus facilement. Si les enfants ont l’impression que leur identité de genre ne coïncide pas avec leur genre assigné à la naissance, cela peut se manifester sous forme d’anxiété sociale. C’est pourquoi expliquer la différence entre la notion de genre et de sexe en terme biologique peut se révéler adéquat.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras, page 161.

  • Dans ce guide, il est marqué que l’enfant a une sexualité dès la naissance

La maman qui s’exprime dans une vidéo qui a été beaucoup diffusée dans des groupes WhatsApp de parents d’élèves indique que “dans ce guide, il est marqué que l’enfant a une sexualité dès la naissance“. Elle semble faire référence à la page 181 du guide qui indique ceci :

La sexualité existe dans notre quotidien dès la naissance : elle est naturelle et se développe tout au long de la vie, à travers les différentes étapes du développement psychologique, affectif et sexuel global des enfants, des adolescents et des adultes.

Entre “l’enfant a une sexualité dès la naissance” et “la sexualité existe dans notre quotidien dès la naissance“, la différence est tout même importante. Qu’il s’agisse de maladresse ou de volonté délibérée de tromperie, il n’est pas écrit dans le guide que l’enfant a une sexualité dès la naissance.

  • Le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle

Dans la même émission de télévision diffusée sur une chaîne privée ce mercredi 6 septembre, le fondateur d’un mouvement d’opposition à l’Evras dénonce le fait que ce guide éduque “au consentement dans les relations de nature transactionnelle“. “C’est un très gros problème, dénonce-t-il. Une déléguée d’un service d’aide à la jeunesse m’expliquait des situations très problématiques. Par exemple, que des gamines de 12 ans se prostituaient en échange de trottinettes. Ici, en apprenant le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle, l’objectif de prévention est complètement loupé. On devrait parler des dangers de la prostitution.

Le guide Evras consacre beaucoup d’attention au consentement. On y compte plus de 100 mentions dans le document de 300 pages. Ainsi, dès le plus jeune âge, 5 à 8 ans, la notion de consentement peut être évoquée par un professeur en lien avec la notion d’intimité. A cet âge, il s’agit par exemple d'”être capable de dire “non” en vue de préserver son intimité et son intégrité physique et morale” quelle que soit la nature de l’interaction avec un autre, mais aussi “d’accepter le refus de quelqu’un d’autre“.

Le guide indique que c’est à cet âge que “les enfants vont progressivement construire leur territoire intime en fermant, par exemple, la porte des toilettes ou encore en refusant un câlin. On peut donc aborder et faire prendre conscience aux enfants qu’ils ont droit à leur intimité. Il s’agit aussi de les amener à pouvoir identifier des comportements qui sont appropriés ou non. La notion de consentement a alors toute son utilité et son importance à cet âge.

A l’âge suivant, entre 9-11 ans, soit à l’âge de première animation prévue par l’Evras, d’autres attitudes liées au consentement sont développées à nouveau en lien avec l’intimité, le besoin de vie privée, dans le but par exemple, de “refuser des expériences intimes ou sexuelles non voulues et/ou inadéquates“.

Entre 12 et 14 ans, l’Evras invite à aller plus loin dans la communication du consentement. C’est-à-dire à exprimer de manière active ses limites, mais aussi d’interroger le consentement de l’autre en tenant compte du fait que “le consentement peut-être donné et retiré à tout moment.” C’est à ce stade-ci que la notion de consentement sexuel intervient réellement.

Le thème du “consentement sexuel” est un thème à part entière qui vise les enfants de 12 à 14 ans sous “le consentement dans les relations” ainsi que “le consentement dans les relations de nature transactionnelle (travail du sexe, prostitution, escort, accompagnement sexuel mais aussi sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties, petites sommes d’argent)“. L’objectif de ce thème est triple :

  • Demander le consentement de l’autre dans toute situation ;
  • Être capable d’exprimer son consentement et de poser ses limites ;
  • Être capable d’accepter le refus et les limites de l’autre/des autres.

Nulle part dans les objectifs, il n’y a d’incitation à avoir des relations de nature transactionnelle comme sous-entendu par les opposants à l’Evras.

© Capture d’écran RTBF / Capture d’écran du guide Evras, page 197

Conclusions : des critiques qui font dire au guide ce qu’il ne dit pas

En analysant les différentes critiques, craintes et leurs sources, il apparaît qu’elles proviennent souvent de la décontextualisation d’un mot ou deux qui peuvent heurter chaque parent quand il pense à son enfant comme “masturbation” ou “pornographie”. Cependant, on le répète, ces thématiques ne sont jamais abordées d’initiative, sans que la discussion sur ces thèmes soit générée par les enfants eux-mêmes.

Sur la forme, les opposants ne cherchent bien souvent pas à aller plus loin dans la compréhension des thèmes qui se trouvent dans le guide Evras. Leurs critiques partent du principe que si la masturbation ou la pornographie est évoquée en classe, ce sera forcément pour la promouvoir.

Pourtant, en lisant complètement le guide Evras ou ses fiches thématiques, on se rend compte que les objectifs sont bien plus complexes et bien différents de la simple promotion à la sexualité sous toutes ses formes. Et que les lettres R pour “relationnelle” et A pour “affective” prennent bien plus de place pour les classes d’âge les plus jeunes.

Le guide part du principe que quoi qu’il arrive, les discussions autour de la masturbation ou de la pornographie, pour ne prendre que ces deux exemples, ont lieu à l’école entre enfants, peu importe l’âge et généralement plus tôt que ce que pensent les parents. Dès lors, les initiateurs du guide Evras décident qu’il est préférable que ces discussions soient encadrées par des professionnels, même si ces discussions sont délicates à organiser.

L’importance du consentement est aussi affirmée par les nombreuses récurrences de ce mot et dès le plus jeune âge, pour apprendre à dire “non”, ce qui est en opposition totale avec les insinuations d’incitation à la sexualité de ce guide.