Author(s): Grégoire Ryckmans et Achille Dupas Des flyers contenant de fausses informations sur les vaccins sont distribués à Bruxelles et renvoient…
COVID-19
Cet extrait vidéo fait le tour des réseaux sociaux depuis la mi-février: on y voit Jérémie Mercier, un internaute qui assure sur son site internet pouvoir “aider à retrouver la pleine santé grâce à des stratégies naturelles”, questionner Benoît Ochs, médecin généraliste au Luxembourg condamné en première instance à une interdiction d’exercer pendant un an pour avoir enfreint 13 articles du code de déontologie médicale.
“Il n’y a pas de pandémie de [coronavirus]”, a déclaré l’avocat allemand Reiner Fuellmich au cours d’une prise de parole de près de 20 minutes pour le “Tribunal populaire de l’opinion publique”. Cette vidéo a été partagée plusieurs milliers de fois depuis le 5 février sur Facebook (1, 2), Twitter (1) et VKontakte. Certains utilisateurs affirment que cette séquence marque le début du procès de “Nuremberg 2” (1, 2).
Le mouvement des convois dits “de la liberté”, qui a débuté fin janvier à Ottawa (Canada) pour protester contre les mesures sanitaires et la vaccination obligatoire, a inspiré des mouvements similaires dans plusieurs pays européens, dont la France et la Belgique. Sur Facebook, une photo partagée 1 400 fois depuis le 4 février 2022 prétend montrer “les vrais propriétaires des terres américaines” défiler “en soutien aux camionneurs pour la liberté”.
En janvier, des internautes français et belges ont partagé une liste de “52 virus” en affirmant qu’ils rendaient positifs les tests PCR destinés à détecter le virus responsable du Covid-19. C’est faux, ont expliqué plusieurs médecins à l’AFP: les tests PCR pratiqués actuellement détectent bien spécifiquement le Sars-Cov-2. De plus, si certaines notices de test contiennent une liste similaire à celle partagée par les internautes, c’est justement pour démontrer que les tests PCR ne détectent pas ces agents pathogènes.
Ursula von der Leyen aurait décidé que “le pass vaccinal” ne serait valable que pendant trois mois, selon des publications partagées sur Facebook et Twitter en décembre 2021. Les internautes s’appuient sur une vidéo de la présidente de la Commission européenne, qui a expliqué mi-décembre que le certificat Covid numérique européen serait bientôt conditionné à la réalisation d’une dose de rappel du vaccin six mois après une première vaccination complète, avec un délai supplémentaire de trois mois. Ce “pass”, destiné à faciliter les voyages dans l’Union européenne, sera donc valable neuf mois faute de rappel vaccinal, et non trois mois. Les Etats membres de l’UE restent libres d’adapter la durée de validité de leur pass sanitaire.
“Les non-vaccinés ne sont pas admis dans les hôpitaux surchargés”, prétend une publication partagée plus de 10.000 fois sur Facebook en Côte d’Ivoire et dans plusieurs pays européens depuis le 28 décembre 2021. Cette affirmation circule alors qu’une cinquième vague de Covid-19 déferle dans plusieurs pays, alimentée par le variant Omicron. Attention: les personnes non-vaccinées contre le Covid-19 sont en réalité bien admises dans les hôpitaux des pays où cette publication est devenue virale.
Un responsable de l’Agence européenne des médicaments (“European Medicines Agency”, ou EMA en anglais) aurait prévenu le 11 janvier que les rappels à répétition de vaccin contre le Covid-19 pourraient “affaiblir le système immunitaire”, affirment des publications très partagées sur les réseaux sociaux. Mais il s’agit d’une mauvaise compréhension de ses propos, a fait valoir l’EMA auprès de l’AFP. Pour l’heure, les données ne permettent pas d’affirmer que la multiplication de rappels de vaccin pourrait avoir un impact négatif sur l’immunité, c’est même plutôt l’inverse, selon les experts interrogés par l’AFP.
Une vidéo partagée plusieurs centaines de fois en janvier 2022 assure, expérience à l’appui, que le masque provoquerait un grave manque d’oxygène et une concentration en CO2 pouvant mener à la mort. On y voit une femme placer sous le masque d’une petite fille un appareil de mesure du CO2, qui affiche rapidement des valeurs très élevées. Selon l’auteure de la vidéo, cela prouve que le port du masque peut entraîner une intoxication au CO2, un grave manque d’oxygène et des lésions irréversibles au cerveau. En réalité cette expérience ne prouve rien, ce capteur n’étant pas destiné à être utilisé de cette façon. Comme l’ont expliqué plusieurs médecins à l’AFP depuis le début de la pandémie, bien porté, le masque ne présente pas de risque particulier.
Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux prétend que “75 dirigeants politiques et d’entreprise” auraient été “condamnés à la prison à perpétuité” pour avoir commis un “crime contre l’humanité” et un “génocide médical”, notamment en autorisant la vaccination contre le Covid-19. Parmi les personnes incriminées figurent le premier Ministre canadien Justin Trudeau, la reine Elizabeth II ou encore le Pape François. Mais cette affirmation est fausse ; le gouvernement canadien et des chercheurs indépendants estiment que le document sur lequel se basent les publications ne provient aucunement d’un tribunal international reconnu.